par GILLESBDX » Lun 12 Jan 2015 18:26
Le jour où j’ai rencontré Isabelle.
Depuis longtemps déjà, je prévoyais de rencontrer Isabelle. J’avais entendu parler d’elle par son mari sur un forum candauliste. Cela devait se faire au milieu du mois de juillet d’abord, à la sortie d’un institut de soins esthétiques. Je devais l’aborder dans un café où elle attendrait son mari. Celui-ci serait en retard pour me permettre de la draguer.
Malheureusement, le rendez-vous fut annulé, mais une nouvelle occasion devait se présenter, car ils venaient tous les deux suivre une formation à côté du lieu où je travaillais. J’étais prêt à aller à leur rencontre sur le parking, après leur formation, pour leur proposer un restaurant, puisqu’ils chercheraient un lieu pour déjeuner. Nous avions prévu que Fabrice, son époux et mon complice, nous abandonne et que je passe à l’action. Il ne me confirma pas le rendez-vous et m’expliqua le lendemain qu’il avait discuté avec Isabelle de son désir de la voir se faire draguer et qu’elle avait très mal réagi. Le contexte était donc trop défavorable.
J’avais essayé de scénariser cette rencontre et ses suites. J’avais écrit une vingtaine de pages et je les avais envoyées à son mari. Je pensais que la lecture de ces pages l’exciterait, mais il n’en fut rien. Il n’avait pas aimé les notions de harcèlement et de chantage que j’avais introduites. Je les avais tirées de lectures récentes que je pensais pourtant qu’il avait appréciées. Il n’avait pas été séduit non plus par les relations saphiques que j’avais incluses dans mon récit. Je me rendais compte que je faisais fausse route et qu’il me faudrait adapter ma stratégie à ses envies si je voulais conserver sa complicité totale.
C’est un jour où elle venait de nouveau à Bordeaux et où elle se rendait dans un centre commercial où elle avait ses habitudes, que je décidai de l’aborder. Presqu’à chacun de ses trajets, elle profitait de sa présence dans la capitale girondine pour faire un tour dans le magasin Ikéa. Comme j’étais au courant de son emploi du temps, je l’attendais sur le parking du magasin.
Je la vis arriver et descendre de sa voiture et je lui emboîtai le pas. Elle portait la même robe blanche que celle que j’avais imaginée dans mes écrits précédents. Tant mieux, elle lui allait très bien. Les bretelles laissaient voir ses épaules à peine bronzées et le décolleté laissait entrevoir sa poitrine opulente. Par transparence, j’apercevais la marque de son string lorsqu’elle traversait les zones baignées de soleil en cet après-midi d’été. Les boucles ondulées de ses cheveux blond foncé lui donnaient un style décontracté que renforçaient ses sandales m’offrant la vue de ses pieds soignés, discrètement vernis d’une teinte pastel, presque blanche. J’aimais les femmes ayant de jolis pieds et les siens me plaisaient beaucoup. Son mari m’avait dit qu’elle complexait un peu sur ses hanches, je les trouvais larges et voluptueuses. Elle devait être sensuelle à souhait quand elle retirait sa robe, dévoilant des fesses que je devinais accueillantes.
Je la suivis dans les rayons et plusieurs fois, je croisai son regard plongeant mes yeux dans les siens qui étaient d’un bleu lumineux avec des reflets gris. Elle avait répondu à mes regards appuyés par des sourires gracieux, signe très positif de sa sociabilité. J’avais astucieusement pris un catalogue à l’entrée et je m’approchai d’elle, lui montrant une lampe que j’avais entourée d’un coup de crayon. Je savais, pour avoir vu une photo de leur intérieur qu’elle possédait la même. Je m’approchai d’elle et lui demandai son aide d’une voix confiante et aimable :
- Il y a un moment que je cherche ce modèle de lampe… Vous ne l’auriez pas aperçue au hasard de vos pérégrinations ?
- J’ai la même à la maison, me répondit elle en souriant.
- Ah oui ? Je la trouve très belle… Comme vous, d’ailleurs…
Elle prit un air amusé et me dit que je la trouverai probablement un peu plus loin sur la droite. Le premier contact me confirmait qu’elle ne devait pas être trop farouche. Je décidai d’ancrer mon parcours au sien.
- Je vais y arriver naturellement en poursuivant mes flâneries vespérales. Cela ne vous dérange pas que je poursuive cette visite à vos côtés ? Peut-être allez-vous être rejointe par un mari jaloux ?
- Non, je suis seule, me répond-elle fort aimablement. Et mon mari n’est pas particulièrement jaloux…
- Dans ce cas je cheminerai avec vous avec plaisir et peut être accepterez vous que nous allions boire quelque chose à la cafétéria ensuite ?
- Pourquoi pas ? me répond-elle à ma grande surprise.
Je lui souris à mon tour, montrant que je suis ravi par son acceptation et nous poursuivons nos courses ensemble. Evidemment, j’engage la conversation et je lui demande quel genre de bibliothèque elle a chez elle.
- J’ai des lectures très éclectiques, me répond-elle alors que je parlais du contenant et non du contenu. Et vous ? Que lisez-vous ?
- En ce moment, pas grand-chose… Je constatais un tel battage médiatique autour de « 50 nuances de Grey » que j’ai fini par l’acheter ? Vous l’avez lu ?
- Oui, me murmure-t-elle discrètement à l’oreille comme si elle ne voulait pas que les autres clients du magasin entendent sa réponse.
- Moi, je trouve que l’histoire est plutôt bien écrite, mais j’ai du mal à comprendre pourquoi elle a eu un tel succès, fis-je remarquer.
- C’est parce qu’elle est racontée par une femme, me répond-elle. Et puis il n’est pas si courant d’explorer ce genre de fantasme.
- C’est vrai, finis-je par convenir, mais des œuvres comme « Histoire d’O » ou les écrits du divin marquis sont autrement plus osés et plus libertins…
- Justement, m’interrompt-elle encore. Cet ouvrage place l’univers si mystérieux des relations sado-maso à la portée de tous. C’est ce concept de vulgarisation d’une pratique hors normes qui en a fait le succès… Il est plus facile de s’identifier à Ana qu’à Justine…
- Vous avez probablement raison, admets-je sans difficulté.
Nos conversations avaient rapidement dérivé vers un sujet érotique. C’était de bon augure pour la suite. Nous terminâmes notre course et je n’achetai finalement rien, la lampe que je souhaitais n’étant plus disponible. Nous rejoignîmes la cafétéria. Isabelle commanda un chocolat et je pris un café. Je repris immédiatement notre conversation littéraire.
- J’aime bien la littérature érotique, mais d’habitude je n’achète pas de livres. Je lis plutôt des histoires sur Internet. Les auteurs amateurs ont parfois une imagination débordante…
Elle me sourit, mais n’intervient pas. Je poursuis.
- Vous connaissez le site XStory ? lui demandé-je.
Elle rougit et m’avoue qu’elle connaît le site. Ce simple aveu me révèle qu’elle est ouverte aux choses du sexe et que la suite de mes propos ne la choquera pas. Je lui demande quel genre d’histoire a sa préférence, mais elle ne m’avouera pas que ses lectures la conduisent à explorer les rubriques les plus trash, comme celle consacrée à la zoophilie. Ces préférences, je les connais par son mari. Je pense qu’il est temps de briser l’anonymat qui nous entoure.
- Je me prénomme Patrick, lui dis-je, et je m’occupe de ressources humaines dans la direction informatique d’une banque.…
Elle me révèle enfin qu’elle s’appelle Isabelle et enseigne le Français.
- Je comprends mieux vos références littéraires, réponds-je. Vous n’êtes pas trop atterrée pal l’orthographe et le style de certains récits sur XStoty ?
- Quand l’histoire est passionnante, j’essaie d’en faire abstraction, me répond-elle.
- J’ai moi-même publié quelques textes, lui révélai-je. J’adorerais avoir votre avis…
- Il vous faudrait une adresse mail pour l’envoyer, dit-elle, me montrant qu’elle n’est pas dupe de ma manœuvre.
Je la regarde d’un air complice, puis j’avance ma main vers la sienne. Elle se contracte, mais ne la recule pas. Je mêle mes phalanges à ses doigts fins et je décide qu’il est temps d’abandonner le vouvoiement.
- Tu as peur que je te spamme ? Je t’envoie juste le lien et je te promets que tu n’auras pas d’autre mail jusqu’à ce que j’aie ta réponse…
- Je ne sais pas si je peux te faire confiance, me dit-elle adoptant le tutoiement à son tour. J’en ai envie, mais je ne voudrais pas avoir à changer d’adresse mail. C’est très désagréable…
Cherchant à emporter la décision, ma main remonte le long de son bras et atteint son épaule. Je sais que mes mains sont douces et mes caresses agréables. Plusieurs femmes me l’ont dit, alors j’en profite… Je sens qu’elle frissonne et apprécie.
- Si tu ne veux pas me la donner aujourd’hui, accorde moi un autre rendez-vous, lui proposai-je. Je te promets de déployer des arguments qui te décideront…
- D’accord ! me dit-elle avec une assurance déroutante. Je reviens à Bordeaux la semaine prochaine… Je viens jeudi… Si tu veux on se retrouve ici ?
- Je préférerais un lieu un peu plus convivial… Que dirais tu d’un bar dans le centre de Bordeaux ?
- Si tu me donnes l’adresse, j’y serai, annonce-t-elle en souriant.
Je sors de ma poche la carte d’un bar branché dont je connais le patron. Dessus, j’inscris mon numéro de portable.
- Si tu ne peux pas venir, préviens-moi… 19 heures, ça te va ? Il y a de quoi grignoter…
- C’est un peu tard, me répond-elle. Après, il faut que je rentre chez moi… J’habite loin !
- Tu n’es pas sur Bordeaux ? questionnai-je innocemment, alors que je le sais parfaitement.
- Non, je suis à Saintes…
- Tu préviendras ton mari que tu rentres tard… On va dire 18 heures, c’est l’heure où ouvre ce bar…
- D’accord, fait-elle avec un large sourire.
Je la regarde attentivement, cherchant à lui donner envie de me revoir. Ma main toujours posée sur son épaule, remonte vers son cou et soulève ses cheveux. Je l’embrasse dans le cou avec beaucoup de tendresse et je lui murmure à l’oreille que j’ai très envie de mieux la connaître. Elle m’arrête enfin et me répond qu’il ne faut pas aller trop vite.
Je respecte son besoin de prudence et reprends une attitude convenable. Elle m’annonce qu’elle doit malheureusement rentrer et elle se lève, s’approchant pour me faire la bise. Je prends sa tête entre mes mains et je dépose un bref baiser sur ses lèvres.
- C’est pour te donner envie de revenir, me justifié-je.
- Promis, dit-elle simplement avant de s’éloigner.
Je sais que j’ai pris un risque en n’ancrant pas nos relations par un échange de mail ou de téléphone, mais je crois que l’enjeu en vaut la peine. Si elle vient au rendez-vous la semaine suivante, elle sera à moi !
Dès le lendemain, j’informe par mail son mari que les choses sont plutôt bien engagées et que j’ai rendez-vous avec Isabelle le jeudi suivant. Il me répond que leurs enfants seront chez les grands-parents et qu’il s’absentera ce soir là pour ne pas la culpabiliser de rentrer tard.
Fabrice est vraiment un complice génial !
à suivre...