Personnellement et pour que ça soit une véritable expérience qui marquera les mémoires autant que cela procurera des émotions, je pense qu'il faut que ça fasse aussi vrai que crédible pour l'esprit. Si on s'oriente trop vers le bal costumé, chacun se retrouvera dans un rôle qui mettra de la distance avec l’événement d'où le fait qu'il ne vivra pas cette expérience aussi intensément que ça pourrait l'être. Il faut selon moi que l'esprit puisse s'y perdre et vive l'expérience de façon authentique et intense comme si c'était vrai et non pas comme quand on suspend volontairement son incrédulité, ce qui est le cas quand on va voir un film au cinéma où qu'on serait soi-même acteur dans une pièce de théâtre.
En conséquence, si je devais organiser un tel mariage, j'essayerai de garder autant que faire se peut la solennité de la cérémonie ainsi que les codes d'un véritable mariage tel qu'on en a tous connu : le choix d'une date, les tenues, l'assistance, les rites, les bagues, le repas, la nuit de noce, la dimension sociale, le volet intimité, etc. Ces références nous aideront à resituer la chose dans le réel par le biais d'une immersion dans notre propre vécu. Ce qui ferait la différence avec un véritable mariage, c'est que celui-ci ne serait orienté qu'autour de la relation charnelle avec pour finalité le plaisir sexuel des deux époux (et des personnes qui prennent part à l'expérience). L'intérêt de bien cantonner à la finalité du plaisir offre aussi une borne à ne pas dépasser pour que ça n'aille pas trop loin et qu'il ne finisse pas par y avoir confusion dans l'esprit de chacun ou que ça déborde sur des sentiments.
Pour transposer concrètement et par exemple, au lieu que le prêtre invite le marié à embrasser la mariée après l'échange des consentement, il pourrait proposer un truc du genre "je vous déclare mari et femme, le marié peut maintenant faire l'amour à la mariée" ... imaginez l'empressement que celui-ci aura à lui retrousser sa robe et lui déchirer ses collants pour pouvoir la prendre sans attendre et elle le plaisir qu'elle aurait à se faire pénétrer surtout s'ils sortent tous les deux de 15 jours / 3 semaines de réelle abstinence consentie pour l'occasion ! Rattacher l'expérience à quelque chose de vécu dans la chaire de chacun va contribuer à sortir cette expérience de la simple abstraction.
Dans le même esprit, idéalement il aurait fallu des faits marquants et des choses qui changent pour donner du sens à l'engagement... par exemple si ma femme avait un amant et qu'ils décident ce genre de mariage, une fois unis lui pourrait avoir enfin le droit de la pénétrer sans préservatif ou bien ils pourraient avoir l'autorisation de coucher ensemble dans le lit conjugal (le mien) sans ma présence. On pourrait aussi par exemple décider que le fait d'être désormais mari et femme "de cul" donne à l'amant un droit de visite sexuel : une fois par mois c'est leur soirée, moi je dois partir pour les laisser seuls ou alors je reste et leur prépare un petit dîner afin qu'après le dessert, ils puissent aller baiser tranquillement puis passer la nuit ensemble ; moi je dormirais alors dans une autre pièce tout en me réservant le droit d'écouter aux portes car il ne faut pas oublier que l'expérience doit être profitable pour tout le monde.
Enfin pour ne pas perdre de vue qu'il s'agit d'un jeu même si c'est un jeu d'adultes, il est possible de convenir que l'expérience se limitera à 4 mois par exemple à la suite de quoi tout s'efface comme après les 12 coups de minuit dans le dessin animé Cendrillon. Voilà, selon moi si tout le monde est consentant et accepte de jouer le jeu, vivre les choses de cette façon est un des meilleurs moyens d'en garder des souvenirs tout au long de sa vie à défaut d'en avoir fait le plus beau jour de celle-ci.